Dans les coulisses du musée

Grand dieu je n'arrive pas à y croire : un premier roman qui m'a vraiment fait rire écrit dans un style coulant et spirituel sur les ailes duquel j'ai littéralement volé comme poussée par le souffle de l'ironie ; un premier roman au ton si délié que je n'en ai ressenti toute la vérité et toute la nostalgie qu'à la lecture terminée. Mes compliments à Kate Atkinson : je ne dissimulerai pas le plaisir que j'ai pris à lire un chef-d'?uvre qui m'a rendu confiance. Quel enchantement ! Quelle suprême habileté dans ce va-et-vient entre le passé et l'avenir ! Un réseau soigneusement tissé fait de souvenirs de vacances de mariages d'enterrements de naissances de morts et de fuites contenant tout ensemble tragédie histoire mystère et comédie à travers lequel on entend la voix railleuse amère résignée de Ruby Lennox. Au début le ton faussement naïf du premier roman de Kate Atkinson ne permet pas de percevoir l'insolite complexité de ses conceptions de sa description sans fard d'une enfance aux sentiments à vif. La description des contrastes et des petitesses de la vie de famille est toujours frappante précise et puissante aussi. Sous la surface d'une prose légère et cocasse des émotions douloureuses. Un récit à plusieurs strates la vie d'une famille ordinaire narrée avec une surprenante fugue. Le style d'Atkinson est riche percutant sans détours ni complaisance mais toujours déconcertant. La romancière réussit l'exploit de reproduire la voix d'un adulte sans illusions se remémorant les réactions d'un enfant curieux ce qui offre au lecteur une piquante illusion de double vue. Ce premier roman est à mon avis le meilleur que j'ai lu depuis des années